Le
bonheur aurait-il un goût sucré? Je me souviens des soirs d'été
où l'on allait à vogue* dans la petite ville du bord de mer en
Charente. Il y avait des vendeurs de sucreries dans des roulottes .
Parfois notre mère nous achetait une gaufre au sucre ou à la
chantilly, elle fondait encore chaude dans la bouche, on s'en léchait les doigts, ou bien c'était une chique, sorte de long bâton de sucre de couleur, qui s'étirait sur une machine bizarre, que l'on
mangeait vite avant qu'il ne durcisse et qui collait au dents. Ça
n'était pas à chaque sortie, c'était au bon plaisir de notre mère,
on ne demandait rien, mais quand ça survenait, on était heureux. Mon
frère était un peu amoureux de la vendeuse moi j'étais amoureuse
de l'océan, du bruit des vagues la nuit, des soirs enjoués où
couverts de pulls et de bonnets on ne sentait pas la fraîcheur océane,
mon père et ma mère riaient ,fumant une cigarette. Amoureuse du bonheur.
*Le mot vogue est un mot de chez nous (Loire) désignant une fête foraine avec des manèges et des marchands de sucreries ambulants
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