Je
renonce à ne pas mourir. Cette phrase pourrait être un koan dans la
tradition orientale ou une énigme dans la tradition occidentale, un
aphorisme paradoxal frisant l'oxymore, de toutes les façons cela reste un défi
philosophique proche de l'absurde; en effet comment renoncer à une
telle évidence? Sans la négation cela paraît la parole d'un fou,
d'un surhomme, je renonce à mourir. La double négation à un
effet de creusement. Il nous faut chercher, descendre en nous même.
Jusqu'à la fin on voudrait encore prolonger ce rêve d'immortalité, dire alors je renonce, serait une sentence formelle et sacré, partir vers un réel aride, lutter contre les illusions de toutes sortes, d'enfance, de toute puissance, de pensées magiques, aller
chercher, à la force des mains, des bras, des pieds, la vie, et tendre
vers une sagesse sereine, in fine renoncer à ne pas mourir serait
accepter complètement la vie et la mort. Je dois vous quitter,
marcher encore. Je suis au pieds de la montagne.
Le koan n’est pas un problème à résoudre dans un temps imparti. C'est une sorte d’énigme irrationnelle que l’on installe dans son esprit et que l’on va laisser mûrir jusqu’à l’apparition de l’évidence.
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