Petits
papiers qu'on a laissé s'envoler, passer au dessus de nos têtes.
Des mots trop importants, qu'on a oublié. Partis dans les nuages,
dans le ciel bleu, on ne pourra les rattraper. Il fallait les laisser
filer, comme on laisse la vie s'enfuir, se dérober, s'esquiver sans
cesse, quand on croit la fixer sur les pages d'un carnet, effeuillé
lentement au fil des ans. Ces phrases écrites à la va vite,
illisibles, sur un bout de table, au bord des larmes, dans une
lumière fragile et tremblante. Que reste-t-il, un peu de poussière
au bout des doigts, légère trace de notre mémoire enfuie.
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