jeudi 31 décembre 2015

Ce qui demeure immobile

Je venais d'apprendre la mort d'une personne chère et ce soir c'était la fin de l'année. Le brouillard tombait sur les collines enveloppant tout d'une immobilité et d'un linceul opaque. Les images des souvenirs heureux passés avec toi et combien ils étaient nombreux! défilaient devant mes yeux. Ton sourire, ta foi, ta passion qui nous emmenaient toujours un peu plus loin vers la source intérieure même si désormais tu demeures immobile à présent figée dans la mort, je n'oublierai pas cette source, elle vivra aussi longtemps que je pourrai la faire vivre. Cette mémoire vivante qui agit comme un ferment.




mercredi 30 décembre 2015

Une phrase que j'ai dite


Le temps ne passe pas aujourd'hui! À cette phrase que j'avais dite on m'avait répondu: est ce que tu t'ennuies? et j'ai répondu non mais parfois le temps s'éternise ou se dilate ne le sentez vous pas? Chacun a un ressenti du temps différent. On dit le temps est relatif mais c'est réellement ça. Cela vient du corps du cerveau, c'est une sensation neuronale, parfois tout s'accélère d'autre fois tout se ralenti. Le temps n'est mesurable que pour le système social et économique. Sous terre le temps est différent il n'y a ni jour ni nuit.

mardi 29 décembre 2015

On ne me l'a fait pas

On passe sa vie à croire des histoires inventées. Le père Noël Dieu les saints apôtres tout le Saintfrusquin. On passe sa vie à essayer de retrouver une réalité un sens au monde, à la terre qui tourne de travers. On ne me l'a fait pas crie une voix dans sa tête mais c'est c'est trop tard, on l'a tordue la vérité, déformée à un tel point qu'elle s'est barrée, carapatée j'vous dis. On n'est pas près d'la rattraper. Dites moi donc ce qu'il y a d'vrai la d'dans, méli mélo de Tweetfacebook blogsphère. Arguments contrearguments. Rhétoriques de pacotille. Allez donc tous au diable!

lundi 28 décembre 2015

bras

Les bras m'en tombent, ce seraient reposant, ça serait enfin. Mais les bras sont faits pour être levé, pour porter, pour écrire, pour le balancement de la marche avec les jambes et les pieds, un deux, en alternatif. Les bras pour le rythme du chef d'orchestre, pour montrer l'étoile filante. Un bras sur l'épaule pour accompagner, pour étreindre ou embrasser, pour la danse en coupe. Baisser les bras, désespérer ou pas. Devant les déterminismes qui nous font retrouver une lucidité décapante jusqu'à l'os, du bras, si on veut, nous pouvons consentir à ce qui, advient telle serait notre seule liberté.



dimanche 27 décembre 2015

Un idéal de traverse


Un idéal de traverse, on n'a jamais le temps pour le temps juste, pour ce qui est important. On prend du retard ça s'accumule sous des couches de bruits et d'oubli, des couches de faux semblant. Parfois un souvenir de traboule me traverse j'en perds la boule, un idéal en diagonal un éclair dans la cohue la foule bigarrée. Retrouver le fil, rattraper les wagons d'un train fougueux qu'on ne peut plus lâcher qui nous entraîne qui nous déchire les entrailles nous déchire les mains ou le visage. Sur le bitume, sur la vitre qui glisse, reprendre sa peau.



samedi 26 décembre 2015

Votre horoscope

Aujourd'hui vous auriez dû lire votre horoscope qui vous aurait prévenu. La vie sera un étrange origami déplier à l'infini. Quelque chose de triangulaire vous brisera le cœur.vous direz silence au début du jour quand la lumière se découvre et Les souvenirs seront une violence douce. A minuit le feu brillera de tout son éclat vous croirez rêver mais ce sera vrai. Un peu à l'écart, électron libre agité par le vent et les hasards vous êtes! Que faire d'autre que contempler la vie et laisser tomber les murs. Ne faites rien surtout. Ouvrez les mains respirez. Oui!

vendredi 25 décembre 2015

Ce qui brille... Le feu de Noël

C'était la plus longue nuit , celle du solstice d'hivers, deux jours avant Noël. La nuit de Noël fut aussi la plus brillante, une nuit de pleine lune. Nous avions décidé de rajouter encore un peu de lumière en allant faire un feu dans la clairière de la forêt.Nous marchions dans une nuit douce, nos ombres étaient claires. A minuit le feu brilla d'une telle intensité qu'on eut dit que l'esprit de Noël voulait s'en échapper. Nos yeux brillaient d'une joie enfantine. Joie simple d'être là devant un feu de bois la nuit de noël sous le ciel étoilé.

jeudi 24 décembre 2015

Quelque chose de triangulaire


Quelque chose de triangulaire, non deux triangles inversés et voilà l'étoile! De Noël ou l'étoile tout court. Deux triangles inversés, un plongeant profondément dans la terre, dans notre terre dans les forces tellurique qui sont en train de s'épuiser. Un autre la pointe levée vers le ciel tentant de rejoindre un infini qui se dérobe! Les sages de toutes religions diraient qu'importe la finalité seul compte la quête. Se croire riche d'un savoir mène surement au pouvoir, voir à la toute puissance destructrice. Ne rien savoir, ne rien posséder, ne rien comprendre. Ouvrir les mains et respirer encore encore encore!


mercredi 23 décembre 2015

Une petite violence

Une petite violence, l'ouverture d'Egmont de Beethoven, écoutée seule chez moi, dans cette avant veille de Noël. Violence car c'est Beethoven, petite car c'est vraiment supportable. Les souvenirs aussi sont une violence douce. Ce disque des ouvertures de Coriolan et d'Egmont si souvent écouté, ma découverte au collège avec mon prof de musique. Dix élèves dans une classe, la musique expliquée par une femme passionnée. Le soir, je rentrais chez moi il faisait nuit, j'avais de la musique plein la tête, qu'importait le reste. Je viens d'écouter ce concert par Kurt Masur à Leipzig en 2009, pour l'anniversaire de 1989.*



*1989:manifestation pacifique. 70 000 personnes descendent dans la rue à l'appel de la démocratie et de la liberté. Kurt Masur défile et donne un concert dans l'église de Leipzig    http://www.arte.tv/guide/fr/040279-000/kurt-masur-dirige-beethoven-brahms-et-bach


mardi 22 décembre 2015

Du provisoire qui dure


Du provisoire qui dure 
une collection de mots qui en se disant créent un 

                        futur

Je dis écume et ramasse la brume
des mots en gouttelettes translucides

Je dis plume pour épouser la légèreté
m'envoler dans l'air ondoyant et infini

Je dis enfance à protéger comme un trésor
celui qu'on est toujours enseveli sous le sable

Je dis silence au début du jour
quand la lumière se découvre

Je dis sourire complicité douceur
communion à la vie tendresse

des visages se reconnaissent sans mots
dans les yeux la lumière s'intensifie

Je garde en moi ton sourire
à jamais et jamais brisé



lundi 21 décembre 2015

Il parait que...nous croyons à la loi des petits pas...


Il parait que c'est Noël bientôt, mais vraiment le cœur n'y est pas. La fête de l'amour, de la lumière, d'une naissance qu'on célèbre sans conviction depuis longtemps. Fête du commerce, de l'argent, de l'artifice, du superflu, très acceptée. Cette année je pars en forêt, faire un feu de bois où brûler ma pauvre joie, émoussée au gré de l'actualité, et d'un monde en perdition. Terrorisme climat front-national, serait-ce les trois mots à partager pour Noël cette année! Je recherche alors dans alternatiba un peu d'espoir un peu de clarté. Un autre monde possible, une indignation positive qui serait mobilisatrice!


dimanche 20 décembre 2015

Collection de regards


Il y a les yeux noirs, mémoire d'une nuit cosmique. Les yeux profonds , les yeux rieurs. Ceux qui font peur. Ceux qui attirent. Le regard intérieur qui semble aller si loin dans les profondeurs de la pensée ou du rêve. L'intensité d'un regard habité de passion. Ceux éteints par la souffrance, le désespoir. Les yeux sont les fenêtres de l'âme,   insidieux, inquisiteurs ils peuvent aussi violer l'âme d'un autre. J'aime tes yeux pétillants de gaieté. Je ne supporte pas le souvenir de tes yeux à jamais fermés que la vie a déserté, regard fragile barrière séparant l'être des étant.


samedi 19 décembre 2015

Le sens de l'adaptation


Pas du tout le sens de l'adaptation, plutôt l'inverse une inadaptation chronique à pas mal de choses, aux conventions, aux normes sociales, à la communication, à l'ordre, à l'organisation, aux hiérarchies, aux classements, à la sélection. J'ai surnagé. J'ai mené ma barque plutôt en solitaire. Un peu à l'écart, électron libre agité par le vent et les hasards. Souvent tremblante d'angoisse, les mâchoires serrées pour ne pas montrer ma peur, je me recouvre d'une armure bien trop dure. Je suis à la recherche d'une protection en matière bulle, élastique, qui jouerait avec la juste distance entre moi et les autres.

  

vendredi 18 décembre 2015

Ce que j'ai laissé tomber


Que faire d'autre que contempler la vie et laisser tomber les murs. Les déchirures, les plis dans le tissu font partis de notre âme, ils sont notre peau, celle qu'on nous a arrachée et qu'on s'obstine à recoudre avec des mots. Notre moi à la naissance est comme un poing serré qu'il nous faut déplier défroisser. Les yeux grands ouverts l'enfant regarde le monde sans le comprendre avec un étonnement et une joie qu'il nous faut retrouver. Cette joie de faire partie de la totalité de l'univers, de son mouvement, de son harmonie ce que l'on nome la conscience océanique.


jeudi 17 décembre 2015

Un pli



La vie est un étrange origami que l'on déplie à l'infini. Dans chacun de ses plis que l'on ouvre ou que l'on ferme, on voit les traces du pli qu'on déchiffre comme un poème géométrique dont le sens est caché. C'est aussi ce qui fait sa beauté final. Si on essaie de mettre le pliage à plat il perd son mystère sa beauté son unicité. La vie se cache dans les recoins sombres obscurs où germera un jour de la beauté, si la patience accompagne la foi de l'orant devant son pliage ou son bouquet, à ordonner en véritable ikebana.

 


Photo 1     Détail du Chapiteau de la crypte de Cruas en Ardèche (l'orant)
Photo  2    Sculpture de Marie Hélène Vallade-Huet  (l'orant)

mercredi 16 décembre 2015

Tissu

J'avance plus vite que la masse. Lucidité prétention, qui tranchera? Pas le temps. Je vois ce qu'on nous a fait croire. Le savoir qu'on nous a dérobé, les fausses vérités, le détournement du sens. J'avance, je ne peux faire autrement. J'essaie de combler des lacunes. Je suis dans un train sans stations. Qui m'a mise sur ces rails? Dans le paysage qui défile, un horizon se dérobe. Je tente de reconquérir un territoire intérieur, une vision de vie plus réelle. Je me détache du tissu social pour mieux le cerner. Je m'enferme dans une ziggourat pour toucher l'arc en ciel.  

mardi 15 décembre 2015

Il faudrait crier

Crier. Souvent, pour tant de raisons, en sachant que crier ne set à rien. Il me revient à l'esprit le cri de Edvard Munch. Cri silencieux où la question jamais résolue se pose. Pourquoi cet homme crie-t-il? L'horreur semble absolue à voir son visage se déformer sous l'effet du cri. La peur l'angoisse comme rejetées de son être, mais en tant qu'image peinte ce cri ne sort pas. C'en est d'autant plus saisissant comme effet, comme question, cela met le regardeur dans un état proche du malaise et de l'angoisse. Peut-être est-ce le cri lui même que l'auteur a voulu peindre. 



Les 366 réels à prise rapide sont des exercices de style tels qu'en propose le recueil éponyme de Raymond Queneau. Écrire sur le vif en 100 mots

lundi 14 décembre 2015

Gens sans importance

Pourquoi les gens qui s'aiment sont-ils toujours un peu les mêmes*?. Ça ne coulent pas de source les gens, c'est nombreux et variés. Ça construit des tours. Ça s'isole, ça rit ça pleurent les gens, c'est sans importance mais si précieux. Cachés au cœur de l'arc en ciel dans la lumière irisée diffractée. Recherchant la beauté dans les déserts, au fond des océans, l'infini dans la voie lactée, essayant de comprendre son origine dans les dessins rupestres des grottes néolithiques. Parfois les gens ça se croit important quand ça veut prendre le pouvoir mais là, ça devient vraiment pas intéressant !    


*William Sheller


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dimanche 13 décembre 2015

Irréel

Au royaume de l'espoir il n'y a pas d'hiverJe viens de voir cette femme qui va faire une fois par mois de l'acupuncture en Syrie en Irak pour les communautés massacrées par daesh, notamment les yézidis, soulager la douleur physique et morale. Devant tant d'horreur voir fleurir l'espoir parait irréel et pourtant c'est vrai,ce sont des héros ordinaires habités d'une passion, portant dans leur histoire cette souffrance des peuples exterminés. Cette personne est d'origine arménienne, son grand-père a été victime du génocide arménien. Aujourd'hui ce sont les yézidis qui sont victimes de génocides. Plusieurs charniers ont été découverts.



Elise Bogossian a écrit un livre: Au royaume de l'espoir 
                                                           il n'y a pas d'hiver



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samedi 12 décembre 2015

Contes de fées

Les fées de mon enfance sont bienveillantes. Même la méchante sorcière de la belle au bois dormant, avec sa piqûre maléfique plongeant tout le monde dans un sommeil profond, ne me parait pas si méchante que ça. Ce sommeil me semble si troublant, si nécessaire. Un repos avant le réveil des sens, avant la rencontre de la vie et ses torrents d'énergie, et de boue parfois, avec l'amour si ambivalent si ravageur. Blanche neige aussi dort longtemps dans son cercueil de verre avant que l'amour ne la réveille vraiment, et Adam le bel endormi  rêvant si fort de Ève-Femme...


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vendredi 11 décembre 2015

Reproches

Et que pourrais-je te reprocher, ma ville! Sinon d'avoir perdu ton âme, tes quartiers, ta gouaille, tes façades noires, tes crassiers, ton parler patois, ton accent traînant, ton marché couvert, tes traboules, tes rues animées, tes artisans. Après tout tu es comme beaucoup de ville, la vague économique est passée sur toi te laissant exsangue, abandonnée. A quoi bon gémir sur ce passé, sauf que la mélancolie me remonte aux lèvres quand je marche dans tes rues désertes, quand je te vois comme un fantôme pâle. À quoi bon sinon pour dire que ce passé est présent dans ma mémoire.








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jeudi 10 décembre 2015

De l'eau

Ça ruisselle dans les ruelles, une pluie d'été qui sent le chaume et le foin. Ce sont les canots de Venise leurs reflets séducteurs et charmeurs qui vous font plonger en des mondes inconnus. C'est l'océan sans fin qui berce ta barque pour un éternel retour. Que ce soit l'eau des rivières qui abreuve les songes du promeneur, ou l'eau des lacs paisibles qu'on longe en rêvant et méditant devant des nénuphars propices à la contemplation, celle des torrents aux flots tumultueux, sans oublier le verre d'eau qu'on boit au coin d'une table d'ami qui désaltère plus que le corps.





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mercredi 9 décembre 2015

En MAJUSCULE un projet minuscule


J'écris OUVERTURE en capital, ouverture d'esprit de cœur. Mettre à bas les à priori les clichés les jugements les intolérances. Que ça ferait du bien un monde sans barrières, un monde sans frontières. Je sais c'est utopique mais déjà dans son pré carré, dans sa tour dans sa tête, on pourrait un peu élargir sa vision, élargir ses bases, laisser entrer un peu d'air. S'envoler sur un mouvement de musique molto largo. En finir avec le racisme la peur de l'autre. J'ai fait un rêve dit Martin Luther, aujourd'hui je pense que le cauchemar continue. Un projet minuscule! Désolé!



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mardi 8 décembre 2015

Foule


Je n'aime pas la foule, elle m'oppresse me panique. J'y vois une pieuvre qui m'enserre et m'étouffe. Je perd mon espace mon centre mon identité. Cela s'appelle agoraphobie. Pourtant le mot agora est si beau. Il m'évoque les places d'Athènes où se retrouvaient les philosophes en toge blanche. Platon, Épicure, Démocrite échangeant dialoguant sophistiquant. J'y vois le ciel bleu de Grèce, les temples , l'espace, la mer. Rien qui ne ressemble aux foules de nos jours , sombres, pressées, suffocantes. Agora est un beau mot j'y entends élever l'esprit. La foule est écrasante terrorisante et pour cela je la fuis.  





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lundi 7 décembre 2015

Phrase que l'on m'a dite

L'ai je entendu cette phrase ou l'ai je inventé, je ne sais plus. Il me semble que c'était à une exposition de peinture de Hopper. Ça disait: «la seconde échappée commence avec l'écriture du premier texte, la lettre». Dans les tableaux ce qu'on voit invite à voir plus. Un temps existerait hors temps, hors texte, mais disponible. Des milliers de secondes vers l'ensuite. Reconnaître dans un tableau une vie passagère, entrer dans cette vie. Lorsqu'on quitte le tableau des yeux, la bulle éclate. Les personnages du tableau ont une vie propre avec un avant un après, je peux le voir.





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Secret

C'est un sac de mot caché dans le jardin. On peut la nuit sans bruit aller cueillir un mot ou deux quand on ne dort pas. C'est un secret un tendre secret. On puise au hasard dans le sac on a dans sa main un mot, quelques lettres qui s'envolent qui frissonnent, un léger souffle qui nous soulève les cheveux, nous murmure un air dans le vide et le noir de la nuit. Je mets la main dans le sac je dis écume et ramasse la brume des mots en gouttelettes de brume. C'est un secret qui aide à vivre.





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samedi 5 décembre 2015

Masques et attitudes

La recherche de soi est longue, l'authenticité est rare, jeux de cache cache. Derrière les apparences calmes et tranquilles se masquent des volcans, des marécages, des torrents fougueux. Les attitudes polies dissimulent des désirs, des gestes fous de danses et d'arabesques, de torsions, de courbes, de feux follets. L'enfant s'échappe de la surveillance, court sur le sentier fleuri après les papillons. Tourbillons fantasques de la vie. On change de masques et la question: quel était votre visage avant votre naissance nous laisse sans voix. On tangue un peu  dans la foule du carnaval. Lèves ton voile polichinelle je te reconnais!





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vendredi 4 décembre 2015

jeu de société partant d'une case départ.

On n'imagine pas enfant combien ce jeu symbolise un parcours de vie? On sautille léger, inconscient comme l'abeille joyeuse butinant les fleurs, de la terre au ciel. Les cases qu'on traverse sont des étapes de maturation, qu'enfant on franchissait allègrement. Le jeu de l'oie, du départ à l'arrivée nous ramène au centre de nous même, passant par un chemin initiatique avec les épreuves ponctuant cette route, nécessaires au mûrissement, à la compréhension du sens de la vie. Deuils, souffrances, arrêts, enfermements mais aussi bonds en avant où la joie et le désir nous propulsent six cases plus loin.


 
                 


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jeudi 3 décembre 2015

Une coupe franche

Une coupe franche dans le texte, il y a bien trop de mots. Épurer, jusqu'à n'avoir que l'essentiel, dans le fond, dans la forme. Rechercher la concision du haïku, acéré comme la lame d'un sabre. Il tranche, il émonde, il montre la nature, il dit l'émotion dans l'équilibre de trois vers et dans le nombre impair des mots.             
                          
                         La nuit est sans fin
                                 je pense
                   à ce qui viendra dans vingt mille ans*
                                                         

Une économie de mots, l'harmonie, le merveilleux sentiment de vacuité d'où surgit l’événement. Il nous faut apprendre et apprendre encore ce détachement, cette disponibilité à la présence.



*Haïku de Masaoka Shiki (1867-1902) Japon


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mercredi 2 décembre 2015

La beauté

La beauté en cet endroit précis lorsque je descends du train gare de Santa Lucia, lorsque Venise me cueille en ses ruelles, ses canots, ses places. Ce pourrait être une beauté surfaite, un décor pour la consommation de masse, mais Venise chaque fois me coupe le souffle, me saisit de ravissement. Je ne me lasse pas de ces courbes, de ces lignes qui rejoignent le ciel, de ces dorures, des ces sculptures, des ses peintures. Elle me prend et m'emporte ailleurs. Les couleurs vives de l’île de Burano se reflétant dans la lagune, le silence du cloître de San Francesco.

mardi 1 décembre 2015

En retard

En retard je suis dit le lapin dans Alice, mais le temps est relatif. Parfois il paraît court, on ne le voit pas passer. Parfois il s'étire en longueur et on a soit une sensation d'ennui, soit une sensation délicieuse d'un étirement du présent, infini. Le temps se contracte ou se dilate selon ce qu'on en ressent. Cela paraît assez banal mais qu'en est-il du temps réel. Il n'existe pas. On a aucune prise sur lui puisque c'est un mouvement et qu'il est lié à la lumière. Le temps que la lumière d'une étoile nous parvienne cette étoile est morte.


lundi 30 novembre 2015

Aujourd'hui le prix à payer


Aujourd'hui combien me parait lourde l'induction d'écriture de Quenaud. Combien de pays de peuples de civilisations ont payé le prix du despotisme, du désir de puissance d'autres peuples, d'autres civilisations? Combien de pays d'individus ont été écrasé broyé par cette machine qui paraît ne jamais pouvoir s'arrêter, un engrenage perpétuel, avoir toujours plus de toute puissance, possessions et destructions. Les générations futurs, les enfants qui naissent avec sur leurs épaules ce poids, prix à payer. Combien me paraît absurde à l'échelle individuelle, cette expression qui a causé tant de dégâts, cette culpabilité qui ronge l'âme et qui sabote les relations.

dimanche 29 novembre 2015

Rues

je marchais dans cette ville
et je ne reconnaissais pas la ville
éventrée lacérée broyée

la nuit on aurait dit
un fantôme dormant
debout
découvrant
les immeubles blafards

moi les yeux ouverts
je déambule somnambule
insomniaque
des plages entières
ouvertes sur le vide
dans des rues
déroulant ma souffrance

je recherchais son âme
son passé en vain
et mes pas sur le trottoir
ne faisaient plus résonner
l'écho des souvenirs

sur la ville
flottent des visages figés
masques mortuaires
que je ne reconnais plus

je cherchais mon âme
mon passé perdu
au coin des rues
enfui disparu
un temps dilaté

samedi 28 novembre 2015

Détails du plafond


Regarder en l'air se cogner au plafond qu'y vois je? le flou de ma vision de myope, pas de détails, le flou habituel qui me fait me cogner au murs, qui me fait chercher les regards, qui enveloppe tout d'une brume parfois rassurante, parfois angoissante. Je ne cerne pas les détails, le monde les gens m'apparaissent imprécis dans un halo. C'est ma vision, on peut la corriger la forcer mais c'est celle que j'ai choisi un jour, pour ne pas voir le pire, le mal, la méchanceté, pour m'isoler, me protéger des autres. Mais le plafond de la chapelle Sixtine!



vendredi 27 novembre 2015

Béton armé

Pétrifiés sidérés incapables de bouger de penser. Enfermés en soi, armés comme le béton. Dans les villes les cités les banlieues, les gares où errent hagards des hommes désarmés somnambules fantomatiques. Nous marchons en quête d'un ailleurs qui ne vient pas, en quête de connaissance de compréhension d'amour. Passant les uns à cotés des autres sans se voir, se heurtant parfois telles des machines impuissantes à se rencontrer. Les civilisations se succèdent et forgent elles mêmes leur destruction. Allons nous rester les bras ballants inertes? Pour qui comment quand et pourquoi? Contre qui? comment contre quoi? Chantait Barbara ce matin.



jeudi 26 novembre 2015

Une bonne chose de faite

L’hiver arrive. Les jours sont de plus en plus courts. Une impression de rétrécissement du temps, de la lumière, une main d'ombre se posant sur nous, enserrant le cœur. Les cieux gris deviennent sombres et noirs. Dans ce temps où la nature se recroqueville je ne vois pas quelle chose à faire. Des choses habituelles, le feu à mettre en route, la soupe du soir, une suite d'actions routinières. Je n'ai pas une bonne chose à faire. Je n'ai envie de rien. Je regarde défiler les heures. Par la fenêtre j'aperçois les moutons et les vaches broutant les pairies vertes.

mercredi 25 novembre 2015

Pensées

Aujourd'hui tête pleines de pensées qu'on voudrait bien arrêtées comme un moulin à prières auquel on ne croit plus, tournant à vide. Les soucis pour les proches , le monde qui tourne mal. On pense à tout à rien. Bien du mal à mettre de l'ordre,  à avancer vers un but précis. Bien du mal à analyser et à comprendre. La fatigue sans doute, les insomnies. l'esprit  divague. Parfois les souvenirs heureux nous dessinent sur les lèvres un sourire. Les yeux dans le vague on se laisse partir sur le cheval rêve où tout était heureux et simple.



mardi 24 novembre 2015

Animal

j'étais un animal quand enfant je m'envolais dans de grandes courses, l'imagination emballée, sans brides. J'étais alors un fier cheval blanc. Peut-être avais je été marquée par le film crin blanc se passant en Camargue. Parfois j'étais le cheval, parfois le cavalier mais l'un ou l'autre nous possédions une totale liberté. Dans ce rêve éveillé, dans les jardins du parc de la petite ville balnéaire Charentaise, l'océan n'était pas loin. Parfois se mêlaient à mes chevauchées fantastiques le bruit des vagues fougueuses. Sous mes pieds le sable doux; l'air était empreint d'iode et de sel. Le vent, la mer m'emportaient.




lundi 23 novembre 2015

Une séduction

Je regarde la mince couche de neige qui recouvre les prés. Le froid s'est installé sur les collines. Une lumière blafarde fait de l’œil aux villages endormis. Je suis lasse, ma tête résonne des infos de la semaine. Je ressens un grand vide, je regarde mes mots défilés sans séduction. Je reprends le chemin de l'étang. Les arbres frémissent sous le vent. Je respire. La vie donnée est si facilement prise. Une attente, un silence, écrire est parfois un labeur douloureux, inutile et vain. Le regard perdu sur les plateaux de Pierre sur Haute, marcher lentement vers la lumière.

dimanche 22 novembre 2015

Suffirait de trois fois rien

Suffirait de trois fois rien pour que, pour que quoi? Pour revenir à avant. Avant le treize novembre! Absurde! Ce trois fois rien est déjà si lourd. Trois fois rien ça n'existe pas. Analyser la situation amène à une complexité inouï et une responsabilité des hommes, des états, sur un chemin de violence qu'ils prennent systématiquement. Jamais ce message ne m'a paru aussi pesant. Je ne pourrai plus parler de légèreté, de la beauté d'une fleur sans me sentir inconséquente. Beaucoup de ceux qui voulait un changement pacifique meurent sous les bombes. Qui s'en offusque? Comment rester lucide. Un rien?

samedi 21 novembre 2015

Aujourd'hui une chance

Aujourd'hui très peu de temps pour écrire mais c'est tout de même une chance d'avoir la consigne des cents mots pour dire ce qui passe par la tête. Toujours le vide, le silence après les attentats de Paris. L'imprégnation d'un désespoir et pas grand-chose qui redonne espoir. les mots se taisent se défont se dispersent dans un ciel sombre. Surtout rester soi même ne pas se faire embarquer dans quelque chose qui paraît fédérateur, patriotique mais qui me paraît bien dangereux aussi. La compassion oui la récupération non. Continuer à penser, à se dégager des pensées toutes faites, des raccourcis.

vendredi 20 novembre 2015

Manger, boire, fumer, respirer, consommer.

Non merci je n'ai pas faim. Si je pouvais je jeûnerai, pour que le cerveau travaille plus que le système digestif, pour s'élever l'esprit tel les anachorètes dans le désert, vivant d'un peu d'eau de pain de méditation. Je n'ai pas le cœur à boire non plus, même si boire du champagne entre amis n'est pas négligeable. Fumer cela fait longtemps que j'ai arrêté. Je me souviens encore de la pause cigarette et de l'impression d'un moment à part, pour souffler pour respirer. Une illusion, la fumée est un faux amis, elle empoisonne et voile la réalité d'un écran brumeux.



jeudi 19 novembre 2015

Aujourd'hui une lumière

Aujourd'hui une lumière. Comme une lumière dans la nuit. Espérance. Eluard. Tous les chemins de résistance contre l'oppression le despotisme la dictature le fanatisme le totalitarisme. Une lumière dans le regard des enfants et leur désir d'avenir, dans les rêves de nos parents et grands parents dans nos racines. Lumière de la pensée qui cherche la compréhension de l'autre des autres des différences culturelles, religieuses, ethniques. Lumière de la solidarité. Lumière de la vie qui veut la vie. Lumière de l'aube pour les poètes pour tous les hommes. lumière pour éclairer l'obscurantisme, l'ignorance. Lumière de la paix de la réconciliation...



mercredi 18 novembre 2015

Ce serait si simple

Mais les jours se succèdent et rien ne console de cette déchirure, de cette violence, de cet absurde. Ce serait si simple de pouvoir oublier, de fermer les yeux de se rappeler Martin Luther King, Joan Baez, Gandhi, Lanza del Vasto, Bob Dylan. Les grandes manifestations du temps de la libération des noirs aux Etats Unis et contre la guerre du Vietnam.«We shall over come». le souvenir des pèlerins de la paix et cette question qui nous taraudent, sont ils morts en vain? Les terroristes ont tués des innocents et aussi piétinés tous nos rêves pacifistes. Prendront nous les armes?



mardi 17 novembre 2015

Des bas des hauts


Aujourd'hui des bas des hauts. Des hauts plutôt bas. Des bas dans le très bas au seuil de la mort, au seuil du séjour des morts. Lieu où l'humain n'est plus humain et tue des humains. Lieu où l'homme est une machine à tuer. Déshumaniser l'autre et il n'y a plus d'autres. Il n'y a plus de conscience de soi non plus. Une négation de la vie qui ne laisse que déraison violence et barbarie. Tout est noir. Je cherche l'espérance je la cherche dans le courage des survivants, dans la solidarité, le silence, j'allume une bougie, je reste debout.